Je suis tellement heureuse! Nous allons finalement avoir une mini filature en Islande – une minimill! Et vous pouvez aider en participant à campagne d’autofinancement (crowdfunding! Indiegogo! Imaginez des laines islandaises de toutes sortes… Pensez aussi cashmere islandais (voyez aussi ici sur les chèvres cashmere d’Islande)…
Actuellement, nous avons une seule et unique filature en Islande, Ístex, qui est spécialisée dans le lopi (fils non filés). Et nous avons toute cette magnifique laine de mouton avec ses particularités uniques – notamment ses deux fibres le tog et le thel – qui permet de faire tant de fils différents pas juste du lopi. Dans un poste précédent je m’étonnais lors de mon voyage aux îles Shetland de la diversité dans la production locale et artisanale. Ce qui rend cette diversité possible, c’est la facilité avec laquelle il est possible d’envoyer la laine en Ecosse ou Angleterre dans des filatures plus ou moins grandes.
Nous n’avons pas cette facilité en Islande. Nous pouvons, nous envoyons (moi par exemple) de la laine en Europe pour être filée, mais l’Islande étant une île lointaine et ne faisant pas partie de la CEE, ce n’est pas une tâche facile et qui plus est très onéreuse. Plus les quantités sont moindres, plus le coût est proportionnellement exorbitant. npus nous heurtons aussi à des difficultés administratives, liées notamment au fait que la laine en suint (non lavée) est considérée comme un déchet animal au même titre que les carcasses, et obéit ainsi aux même régulations concernant l’hygiène.
Cela fait des années que les artisans de la laine parlent d’implanter une minimill en Islande. Très brièvement, une minimill est une filature miniature avec les mêmes machines mais en taille réduite. Cela permet de faire de petites quantités à la fois, juste quelques kg. Les possibilités offertes par la laine islandaise de faire des fils très variés sont innombrables: pas seulement à cause de la dualité des fibres de tog et thel, ou des couleurs naturelles du mouton islandais, mais par la diversité de la laine dans la race de mouton islandais elle-même. Diversité qui n’est pas du tout encouragée et se meurt.
Laissez-moi vous donner un exemple: nous avons ce que nous appelons Feldfé en Islande. C’est un mouton de couleur grise qui a été élevé pour produire essentiellement du tog (la fibre extérieure, longue et grossière) mais pas n’importe quel tog, dense, soyeux, doux et frisé. En l’absence de débouchés viables, seule une petite poignée de fermiers islandais élèvent encore du Feldfé.
Et donc lorsque la fermière islandaise Hulda Brynjólfsdóttir (fileuse émérite et qui élève du Feldfé) a décidé de sauter le pas et de s’embarquer dans cette aventure, j’étais replie de joie! La filature sera implantée sur la ferme et les machines proviennent du Canada (marque Minimill). Elle a obtenu un prêt bancaire mais pour partiellement auto-financer cet énorme projet, elle a aussi commencé une campagne de financement Indiegogo . Il reste seulement 14 jours pour participer. En échange d’une contribution financière, de nombreux produits excitants sont offerts: de la laine à filer, des laines filées dans la filature pur des projets de tricot ou tissage, même un séjour en Islande à la ferme!
L’un des produits est le kit du châle Skakki que j’ai créé. Le kit contient 200g de fil retors Feldfé et le patron du châle, un châle traditionnel islandais triangulaire au point mousse, revu à ma sauce. Il commence par le haut comme il était commun dans les fjords de l’Ouest mais au lieu d’une simple bande décorative de jours au bas du châle, il alterne plusieurs bandes de point mousse et de jours. Chaque bande de jours est différente et le motif de chacun d’entre elles est typique des châles islandais et de certaines régions en Islande. Le Feldfé donne un beau drapé combiné avec une extrême robustesse. Un grand châle dans lequel s’envelopper tous les jours, par tous les temps et quasi indestructible!
Un grand merci pour votre aide et pour partager ce poste! Rêves de laine!